Epuisement professionnel : la difficile quête du lâcher-prise…

Epuisement professionnel : la difficile quête du lâcher-prise…

Comme le rappelle Sébastien Hof, psychologue du travail et psychothérapeute, membre du réseau de Consultations Souffrance et Travail, « les patients qui souffrent d’un syndrome d’épuisement professionnel ont été particulièrement impliqués et investis dans leur travail ». Avec ce sentiment d’avoir donné – jusqu’à épuisement – pour que tout puisse fonctionner.

Vécu comme un échec… 

Résultat, la prescription d’un arrêt de travail ne permet pas à elle seule d’éloigner les symptômes, pas plus qu’elle ne met à distance ce travail qui a potentiellement pris une place extrêmement importante dans leur vie. « Le lâcher-prise est extrêmement difficile, d’autant plus qu’ils perçoivent souvent cet arrêt comme un échec », ajoute le psychologue. « L’arrêt peut aussi être considéré comme une incapacité à  faire face… »

Les sortir de leurs pensées 

Dans pareille situation, les patients ont ainsi tendance à broyer du noir « et à se terrer chez eux », complète Sébastien Hof. A ses yeux, l’enjeu est triple :

  • faire en sorte qu’ils ne puissent pas être seuls avec leurs pensées ;
  • qu’ils parviennent à appréhender les choses de façon différente ;
  • qu’ils cessent de ressasser ce qu’ils perçoivent comme un échec mais qui n’en est pas un. « Ils doivent comprendre que l’employeur a des obligations en matière de santé et de sécurité des salariés. Et que, s’ils en sont arrivés à cet épuisement, c’est aussi le signe que tout n’a pas été mis en œuvre au sein de l’organisation pour l’éviter, le prévenir».

Des choses simples, de nouvelles personnes 

Reste alors à trouver les leviers du changement, ce qui ne constitue pas une mince affaire. « Il est compliqué de changer seul sa manière de penser », ajoute-t-il. D’où l’importance de se faire accompagner à la fois pour ôter ce sentiment de culpabilité puis reléguer le travail aux oubliettes ! Pour Sébastien Hof, la recette passe par :

  • D’abord, le fait « d’amener le patient à retrouver une vie normale, composée de choses simples : s’occuper de ses enfants, faire des courses, sortir se balader, etc. Il va ainsi petit à petit se décentrer du travail» ;
  • Puis, la reprise d’une vie sociale, à travers notamment « une activité nouvelle qui l’amène à rencontrer de nouvelles personnes, qui l’accepteront tel qu’il est», conclut le psychologue. Et lui apporteront ainsi une bonne dose de confiance.