Acupuncture : que dit la science ?

Acupuncture : que dit la science ?

Les Anglo-Saxons parlent de l’Evidence based Medecine (EBM), autrement dit, de la médecine fondée sur les preuves. Et comme le rapportent trois médecins français dans un article de 2017 centré sur les maladies de l’appareil digestif, « pour ce qui est de l’EBM, la médecine occidentale ne correspond guère à l’acupuncture ».

Pas reconnue 

En effet, comme le précise d’ailleurs le ministère de la santé sur son site internet, l’acupuncture, au même titre d’ailleurs que les pratiques de soins dites non conventionnelles, « ne sont ni reconnues, sur le plan scientifique, par la médecine conventionnelle, ni enseignées au cours de la formation initiale des professionnels de santé ». Ce qui ne signifie pas que la discipline n’a pas fait l’objet d’études scientifiques. 

Une question de protocoles d’études 

Le ministère rappelle ainsi que « l’acupuncture étant largement pratiquée en France et dans le monde, elle a fait l’objet de plusieurs milliers d’essais cliniques pour un grand nombre d’indications ». Mais, il y a un… “mais” : « la plupart des résultats des essais publiés ne s’appuient pas sur des protocoles suffisamment rigoureux pour pouvoir conclure à l’efficacité de l’acupuncture ».

Illustration à partir de cette méta-analyse américaine de 2022, ayant compilé les résultats de 22 études et de 17 autres méta-analyses sur l’intérêt de l’acupuncture dans la prise en charge de la douleur aiguë aux urgences. Comme ils le soulignent en conclusion : « la majorité des revues ont conclu que l’acupuncture était une stratégie efficace contre la douleur aiguë, avec le potentiel d’éviter ou de réduire la dépendance aux opioïdes ». Et d’ajouter : « de futurs essais multicentriques sont nécessaires pour clarifier la posologie et la généralisation de l’acupuncture pour la douleur aiguë aux urgences ».

Des risques limités 

Pour le ministère français de la santé : « seuls les effets bénéfiques sur certaines douleurs chroniques, sur les nausées ou les vomissements ont pu être mesurés avec suffisamment de certitude ». Il rapporte toutefois que « si l’acupuncture est réalisée en conformité avec le cadre légal, les risques d’effets indésirables graves sont très limités ».