Santé mentale en France : 1 jeune sur 4 souffre de dépression

L’enquête « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer – Cartographie des inégalités » publiée ce 2 septembre révèle des réalités préoccupantes : un jeune sur quatre souffre de dépression, et près d’un sur trois (31 %) affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisagé de se faire du mal.
La fatigue, le repli sur soi et la perte d’intérêt sont devenus monnaie courante dans cette génération confrontée à de multiples pressions.
Le stress scolaire et professionnel apparaît comme un facteur majeur de détresse : 87 % des jeunes se disent stressés par leurs études et 75 % par leur travail. Le harcèlement, qu’il soit numérique ou scolaire, constitue également un puissant facteur de mal-être. Plus d’un quart des jeunes interrogés (26 %) ont été victimes de cyberharcèlement, tandis que 31 % ont subi du harcèlement scolaire, avec des conséquences directes sur leur santé mentale.
Des inégalités territoriales et démographiques marquées
L’enquête met en lumière d’importantes disparités selon les territoires et les profils :
- Les Outre-mer particulièrement touchés : 39 % des jeunes ultramarins souffrent de dépression, contre 25 % en moyenne nationale. La situation est particulièrement critique en Guyane (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %), des niveaux sans équivalent dans l’Hexagone où les taux oscillent entre 19 % (Bourgogne-Franche-Comté) et 28 % (PACA).
- Un écart de genre significatif : 27 % des jeunes femmes souffrent de dépression, contre 22 % des jeunes hommes. Cette différence est encore plus marquée avant 22 ans (29 % des femmes contre 19 % des hommes) et tend à s’atténuer avec l’âge.
- Une différence « urbain-rural » : les jeunes vivant en ville sont davantage touchés (27 % en dépression) que ceux des zones rurales (20 %).
Des réponses inadaptées aux besoins des jeunes
Face à cette crise, l’accès aux soins reste limité et inégal. Seulement 38 % des jeunes ont déjà échangé avec un professionnel de santé mentale, et ce chiffre tombe à 19 % chez les 15-17 ans. Plus d’un tiers des jeunes ressentant le besoin de consulter ne franchissent pas le pas.
La situation est encore plus préoccupante dans les DROM, où les indicateurs de souffrance sont pourtant plus élevés : seulement 30 % des jeunes ultramarins ont consulté un professionnel.
Des jeunes, force de proposition
Dans cette étude, les auteurs ont intégré une question sur les mesures jugées les plus efficaces pour améliorer leur santé mentale. Les jeunes interrogés formulent des attentes claires pour améliorer leur santé mentale :
- faciliter l’accès aux soins psychologiques (36 %) ;
- renforcer la prévention (36 %) ;
- rendre les soins plus accessibles financièrement (34 %) ;
- promouvoir des leviers de bien-être comme le sport, la culture et les activités sociales (16 %).