Noyades : explosion des cas depuis le début de l’été par rapport à 2024

Le début de l’été 2025 a été marqué par des chiffres dramatiques : entre le 1er juin et le 2 juillet, 429 personnes ont été victimes de noyade en France, dont 109 ont perdu la vie. Ces données, révélées par Santé publique France ce 11 juillet, montrent une augmentation de 95 % du nombre total de noyades par rapport à la même période en 2024, où 220 cas avaient été recensés.
Les enfants, premières victimes
Cette explosion des accidents de baignade frappe particulièrement les plus jeunes. Chez les 0-5 ans, le nombre de noyades a bondi de 155 %, tandis que chez les 6-12 ans, l’augmentation atteint 153 %. Pire encore, 19 enfants et adolescents ont perdu la vie en 2025, contre 8 l’année précédente à la même période.
Les adolescents de 13 à 17 ans présentent un taux de mortalité particulièrement inquiétant : la moitié des noyades dans cette tranche d’âge s’est soldée par un décès, contre 19 % en 2024. Ces chiffres révèlent une vulnérabilité accrue de cette population, souvent tentée par des comportements à risque ou des baignades dans des lieux non surveillés.
Les cours d’eau, des pièges parfois mortels
Les rivières, lacs et autres points d’eau naturels se révèlent particulièrement dangereux. En 2025, 15 enfants et adolescents sont morts noyés dans des cours d’eau, contre 3 l’année précédente.
Au total, 60 % des décès par noyade, tous âges confondus, ont eu lieu dans des cours d’eau ou plans d’eau, soulignant les dangers spécifiques de ces environnements non aménagés et le plus souvent non surveillés.
La canicule, facteur aggravant
Cette hécatombe s’explique en grande partie par les épisodes de fortes chaleurs qui ont marqué la seconde quinzaine de juin 2025. Face aux températures élevées, les Français ont massivement afflué vers les sites de baignade pour se rafraîchir. Selon Santé publique France, le risque de noyade est multiplié par trois lors d’un pic de chaleur.
Plusieurs facteurs se conjuguent alors dangereusement : piscines bondées et difficiles à surveiller, multiplication des baignades imprudentes, fatigue liée à des séances plus longues dans l’eau, et recherche de fraîcheur dans des lieux parfois inadaptés.
L’hydrocution, un danger méconnu
Parmi les risques amplifiés par la chaleur figure l’hydrocution, un phénomène encore mal connu du grand public mais potentiellement mortel. Lorsque le corps surchauffe, les vaisseaux sanguins sous la peau se dilatent pour évacuer la chaleur, tandis que le cœur s’accélère.
En entrant brutalement dans une eau froide, le corps réagit en contractant soudainement ces vaisseaux pour préserver sa température. Cette réaction provoque une augmentation de la pression artérielle, un ralentissement cardiaque et une diminution de l’afflux sanguin vers le cerveau, pouvant entraîner un malaise vagal, voire un arrêt cardiaque. Enfin, l’alcool, avec son effet vasodilatateur, accentue considérablement ce risque.