Canicules : Santé publique France alerte sur le risque d’insuffisance rénale aiguë

Canicules : Santé publique France alerte sur le risque d’insuffisance rénale aiguë

Les périodes de canicule induisent une surmortalité. Entre 2014 et 2022, selon les chiffres de Santé publique France, plus de 32 000 décès sont attribuables à la chaleur. Celle-ci, et notamment les vagues de chaleur, sont aussi responsables d’une augmentation des passages aux urgences pour des causes spécifiques aux conditions climatiques ; hyperthermie, déshydratation, hyponatrémie. En Auvergne-Rhône-Alpes par exemple, le nombre d’hospitalisations pour ces diagnostics augmente de 50 % durant l’été.

Alors que plusieurs études suggèrent une hausse des passages aux urgences pour insuffisances rénales aiguës (IRA) et les maladies cardiovasculaires, le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publiée mardi 15 avril se penche sur les passages aux urgences pour IRA, décompensation cardiaque et ischémie myocardique en Auvergne-Rhône-Alpes. Une étude notamment intéressante à l’échelle nationale, puisque la région offre, selon Santé publique France, une certaine représentativité de l’ensemble du pays.

Une hausse des IRA également en vigilance jaune

Après analyse des données du 1er juin au 15 septembre des années 2015 à 2022, une augmentation de 47 % du risque de passage aux urgences pour insuffisance rénale a été observée lorsque les températures dépassent les seuils d’alerte. Une hausse significative du risque était également observée en vigilance orange (42 %) et dans les 3 jours qui suivaient la fin de la vigilance (32 %). En vigilance jaune, le risque augmentait également de 33 %. Les personnes âgées de 65 ans et plus étaient davantage touchées que les personnes plus jeunes par ce risque d’atteinte rénale.

Le lien entre chaleur et insuffisance rénale aiguë a déjà été mis en lumière notamment dans une étude publiée en 2020. « Il existe une plausibilité biologique avec une explication physiologique au phénomène observée par le biais de la déshydratation et de l’hypovolémie », avance ainsi Santé publique France. La déshydratation peut en effet entraîner une hypovolémie (déficit de plasma sanguin) qui va elle-même entraîner une IRA.

Pour Santé publique France, cette augmentation nette du risque d’insuffisance rénale aigüe devrait inciter les autorités sanitaires à mettre en place des mesures spécifiques de prévention de cette pathologie en période estivale.

A noter : Concernant les maladies cardiovasculaires, un lien avec la chaleur n’a pas pu être mis en évidence. « Ce phénomène pourrait s’expliquer par l’effet de la prévention, mais ces résultats restent à valider et interpréter avec prudence car les patients peuvent aussi décéder avant leur passage aux urgences. Dans la littérature, les données sont également discordantes, ou non concluantes, sur l’association entre chaleur et maladies cardiovasculaires », soulignent les auteurs de l’article.