Epidémie de chikungunya à La Réunion : quels sont les symptômes ?

Epidémie de chikungunya à La Réunion : quels sont les symptômes ?

Six décès liés au chikungunya, chez des personnes de plus de 70 ans, ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie à la Réunion, rapporte Santé publique France dans son dernier bulletin de surveillance épidémiologique des arboviroses (16 avril). Plusieurs autres décès sont en cours d’investigation pour savoir s’ils sont imputables au virus qui sévit sur l’île. Dans son bulletin précédent (9 avril), seuls deux décès avaient été comptabilisés chez des personnes de plus de 75 ans.

Le pic de l’épidémie atteint ?

Alors que plus de 33 000 nouveaux cas ont été biologiquement confirmés depuis le début de l’année 2025, Santé publique France évoque une épidémie généralisée et majeure. La semaine du 31 mars au 6 avril, 4 913 cas ont été confirmés et 19 6000 consultations ont été déclarées. En quatre semaines, 41 cas graves de chikungunya ont été signalés chez des personnes âgées ou chez des nourrissons. Leur état clinique sévère a nécessité une prise en charge en soins intensifs.

Toutefois, Santé publique France relève une baisse des indicateurs dans son dernier bulletin. » Un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique », souligne l’agence sanitaire.

Une atteinte articulaire sévère

Le chikungunya est une maladie virale transmise à l’homme par les moustiques femelles du genre Aedes (identifiable par leurs rayures noires et blanches) ; Aedes albopictus et Aedes aegypti. Après un délai d’incubation de 2 à 10 jours, les symptômes suivants apparaissent :

  • une atteinte articulaire parfois très invalidante ;
  • maux de têtes ;
  • fièvre ;
  • douleurs musculaires ;
  • nausées ;
  • vomissements ;
  • éruption cutanée au niveau du tronc et des membres ;
  • conjonctivite ;
  • forte fatigue ;
  • inflammation d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux.

Les symptômes disparaissent généralement en quelques jours mais dans certains cas les douleurs articulaires persistent, de quelques semaines à plusieurs années. La maladie devient alors chronique, marquée par des douleurs articulaires persistantes et invalidantes.

Chez les personnes fragiles (femmes enceintes, nourrissons, personnes atteintes de comorbidités et personnes âgées), des formes neurologiques graves peuvent survenir, comme des méningo-encéphalites et des atteintes des nerfs périphériques, précise l’Institut Pasteur.

Pas de traitement curatif

La maladie est rarement mortelle mais un décès peut survenir chez les personnes porteuses de comorbidités ; comme c’est effectivement le cas pour les 6 décès recensés par Santé publique France depuis le début de l’épidémie à la Réunion.

Il n’y a pas de traitement pour guérir du chikungunya, la prise en charge est symptomatique. Il est donc essentiel de se protéger des piqûres de moustique.

A noter : une campagne de vaccination a été lancée le 7 avril initialement pour les personnes de 65 ans et plus souffrant de maladie chronique. Elle a été élargie le 15 avril aux personnes de 18 ans et plus atteintes de comorbidités.