Se faire vacciner contre le zona, pourquoi c’est important ?

Se faire vacciner contre le zona, pourquoi c’est important ?

Le virus Herpes zoster, strictement humain, est responsable à la fois de la varicelle et du zona. Ce dernier peut donc survenir chez toute personne ayant déjà contracté la varicelle. En effet, après la « primo-infection », le virus varicelle-zona (VZV) reste en phase de latence dans les ganglions nerveux. Avec l’âge, la fatigue, une maladie, un traitement immunosuppresseur, comme la chimiothérapie ou parfois sans cause identifiable, il peut se réactiver et provoquer un zona, plusieurs années ou décennies plus tard. Les mécanismes précis de cette réactivation restent mal connus. Toutefois, elle est favorisée par une diminution de l’immunité cellulaire spécifique contre le virus.

Les principaux facteurs de risque du zona incluent l’âge avancé, le sexe féminin, l’immunodépression et les cancers. D’autres facteurs, tels que les traumatismes physiques, le stress psychologique, les traitements par corticoïdes et certaines maladies chroniques (diabète, polyarthrite rhumatoïde, maladies cardiovasculaires, maladies rénales, lupus érythémateux systémique et maladies inflammatoires chroniques intestinales), augmentent également le risque de réactivation du virus.

En France, on observe 5 à 10 cas de zona pour 1000 personnes âgées de 60 ans et plus par an.

Vacciner pour prévenir les fortes « douleurs post-zostériennes »

Lors d’un zona, le virus se propage le long des fibres nerveuses et provoque une éruption douloureuse. Celle-ci débute par de petites plaques roses, suivies de vésicules semblables à celles observées lors d’une varicelle. Ces lésions peuvent s’accompagner d’une légère fièvre. L’éruption affecte généralement un seul côté du thorax ou de la taille, formant une bande en « demi-ceinture ». Plus rarement, elle peut toucher le visage, notamment sous la forme d’un zona ophtalmique. L’épisode aigu dure environ dix jours. Des surinfections bactériennes après grattage des plaies, des atteintes neurologiques (méningites, encéphalites) peuvent aussi survenir.

Une particularité du zona réside dans l’apparition possible de douleurs persistantes après la disparition des lésions cutanées. Ces douleurs, appelées « névralgies (ou douleurs) post-zostériennes« , concernent environ un quart des personnes de plus de 75 ans atteintes. Ces sensations de brûlures ou de douleurs en coup de poignard, essentiellement dans la zone intercostale, peuvent être intenses et très fortement altérer la qualité de vie pendant quelques jours à plusieurs mois. La personne constate aussi une perte temporaire de la sensibilité de petites zones de la peau de la région atteinte par le zona.

Le zona peut également entraîner une paralysie faciale, toucher la bouche et le pharynx (fausse-route, troubles du goût), le bas de l’abdomen (rétention urinaire) ou encore la zone auriculaire (acouphènes, bourdonnements, diminution de l’audition…)

Près de 90 % des cas de zona guérissent, souvent après plusieurs poussées de vésicules sur deux à trois semaines. Le traitement repose sur l’administration d’un médicament antiviral dans les 3 jours suivant l’apparition de l’éruption. Son efficacité est limitée. Des antalgiques sont souvent nécessaires pour soulager la douleur.

Un vaccin, mais lequel ?

Jusqu’en 2024, la vaccination n’était recommandée que pour les personnes âgées de 65 à 74 ans inclus. En effet, en 2013, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) avait recommandé l’utilisation du vaccin Zostavax pour réduire l’impact du zona. Il s’agissait d’un vaccin vivant atténué qui ne pouvait être utilisé chez les personnes à l’immunité fragile.

Mais depuis, un autre, le vaccin Shingrix (vaccin recombinant avec adjuvant), a montré qu’il permettait d’élargir l’accès à la vaccination, en particulier pour les populations à risque (adultes immunodéprimés, les personnes vivant avec le VIH, les personnes greffées, celles atteintes de cancer ou souffrant de maladies chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux ou les maladies inflammatoires intestinales).

Ce vaccin récent induit une meilleure réponse vaccinale que le précédent (lequel n’est d’ailleurs plus disponible depuis juin 2024), avec une efficacité en vie réelle estimée à 79,3 %, contre 45,9 %.

Par conséquent, la Haute autorité en santé (HAS) a recommandé en mars 2024 que soient vaccinés tous les adultes de 65 et plus immunocompétents (ceux dont le système immunitaire fonctionne bien) ainsi que les personnes immunodéprimées de 18 ans et plus, qu’il s’agisse d’immunodéficiences congénitales (déficits immunitaires primitifs) ou acquises (VIH, traitements immunosuppresseurs, corticothérapie prolongée).

Pour ces personnes, depuis le 14 décembre 2024, ce vaccin est remboursé à 65 % par l’Assurance-maladie.

Le schéma de primovaccination – par voie intramusculaire uniquement – comprend deux doses administrées à deux mois d’intervalle au minimum (jusqu’à 6 mois). En cas de dépassement de ce délai, il n’est pas nécessaire de reprendre la vaccination depuis le début.

Pour les personnes ayant des antécédents de zona ou ayant déjà été vaccinées avec Zostavax, un schéma complet avec Shingrix est recommandé après un délai d’au moins un an.

Il est possible d’administrer le vaccin Shingrix de façon simultanée avec un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant, un vaccin contre les pneumocoques ou un vaccin dTp (diphtérie, tétanos, poliomyélite) ou dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), et avec un vaccin ARN contre la Covid-19. Outre les médecins, les pharmaciens d’officine, les infirmiers et les biologistes médicaux peuvent désormais prescrire et administrer le vaccin Shingrix.

Pour en savoir plus sur le zona (ameli.fr), la vaccination contre le zona (vaccination-info-service) et comment soulager les douleurs et favoriser la cicatrisation.