Enfants et écrans : des parents largués ?

Enfants et écrans : des parents largués ?

Les enfants possèdent leur première tablette vers 9 ans et leur premier smartphone à 11 ans. Selon un sondage de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, réalisé par Ipsos, les 11-14 ans passent 3h07 par jour devant leur téléphone. En semaine, les 15-17 ans estiment passer 4h43 sur leur smartphone. Les parents croient, eux, que leur ado reste 3h58 devant leur smartphone. Que ce soit pour le temps passé devant un smartphone, la télévision ou une console de jeu, les temps passés devant les écrans par les enfants sont systématiquement sous-estimés par les parents.

Des enfants seuls devant les écrans 

L’enquête « Parents, enfants et numérique » révèle en outre que 65 % des 7-10 utilisent seuls le smartphone. Ils sont 93 % chez les 11-14 ans. Les parents le reconnaissent car ils sont 87 % à admettre que leur enfant reste seul avec un smartphone, 83 % avec une montre connectée, 80 % avec l’ordinateur.

Sur les réseaux sociaux dès 7 ans

Côté réseaux sociaux, 82 % des enfants de 7 à 17 en utilisent au moins un (75 % selon les parents). Ils sont 63 % chez les 7-10 ans, en large décalage avec ce qu’imaginent les parents, seulement 49 %.

WhatsApp, réseau ignoré par les parents

Youtube reste la plateforme favorite des enfants, 52 % tous âges confondus. Arrive ensuite WhatsApp (39 %) à égalité avec TikTok (39 %). L’utilisation de WhastApp (+6 %) et TikTok (+10 %) bondit tout particulièrement chez les 11 – 14 ans.

Les parents sont 46 % à déclarer que leur enfant utilise YouTube, puis 36 % à utiliser TikTok et 36 % à utiliser Snapchat. WhatsApp n’est pas cité.

Des pratiques en ligne dont ne sont pas conscients les parents

Un chiffre retient tout particulièrement l’attention. Selon les parents, seuls 41 % des 7 – 13 ans se rendent sur les réseaux sociaux lors de leur pratique numérique. Les enfants de cet âge déclarent eux être 63 % à le faire.

Prendre des photos, jouer aux jeux vidéo, utiliser une messagerie instantanée, écouter des podcast… les parents sous-estiment globalement l’ensemble des pratiques de leurs enfants lorsqu’ils sont connectés.

Quels contrôles parentaux ?

La consigne « pas d’écran à table » est appliquée par 56 % des parents. Seulement 49 % limitent le temps d’usage numérique quotidien de leur enfant et 37 % leur proposent des activités non-numériques en remplacement. Et si 52 % des parents déclarent dialoguer avec leur enfant sur les bonnes pratiques du numérique, seuls 39 % des enfants confirment en bénéficier.

Le contrôle parental n’est utilisé que par 23 % des parents (moins 8 points par rapport à 2021). Et paradoxalement, il est utilisé à hauteur de 24 % chez les 7 – 10 ans contre 32 % chez les 11 – 14 ans. Les logiciels d’espionnage sont eux plébiscités par 32 % des parents.

Mais « contrôle, surveillance, dialogue » semblent être une combinaison délicate pour les parents qui sont 53 % à ne pas se sentir accompagnés sur ces sujets ou insuffisamment.

Les conseils de l’OPEN aux parents

Prendre de la distance avec les idées préconçues et s’intéresser à ce que font les jeunes lorsqu’ils sont connectés ;
refaire du numérique un enjeu éducatif comme un autre. Installer des rituels en famille où le numérique serait central ;
conserver le dialogue ouvert pour permettre à l’enfant et surtout l’ado de parler s’il rencontre des problèmes ;
comprendre et connaitre les usages numériques de l’enfant est la meilleure façon d’encadrer son activité numérique ;
alimenter la diversité culturelle en proposant d’autres activités ;
ne pas laisser les enfants les plus jeunes seuls avec un smartphone et préférer un usage dans un lieu partagé. Objectif : éviter que l’enfant ne tombe sur des contenus inappropriés ;
ne pas substituer les outils de surveillance à l’accompagnement parental. « Parlez des contenus et posez les règles ».

*Etude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, réalisée par Ipsos média via un questionnaire en ligne, du 8 au 16 février 2024. 1 800 personnes ont répondu, dont 1 200 parents d’enfants âgés de 7 à 17 ans et 600 enfants âgés de 7 à 17 ans.