Environnement et santé respiratoire, qu’en pensent les Français ?

Environnement et santé respiratoire, qu’en pensent les Français ?

La pollution de l’air est un danger mortel invisible… D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 7 millions de décès prématurés sont attribués à l’exposition à la pollution de l’air, extérieure comme intérieure. D’ailleurs, 99 % de la population mondiale respire un air dont la qualité dépasse les seuils recommandés par l’OMS. En France, plus de 10 millions de personnes souffriraient de pathologies respiratoires, les plaçant au troisième rang des causes de mortalité dans le pays. Or, la qualité de l’air joue définitivement un rôle majeur dans leur aggravation.

La Fondation du Souffle présente sa première étude, « Regards sur le Souffle », consacrée à l’impact de la qualité de l’air sur la santé respiratoire des Français. Un chiffre peut surprendre : plus d’un Français sur deux croit qu’il est possible de guérir définitivement d’au moins l’une des maladies respiratoires les plus courantes (asthme, BPCO…). La réalité est bien plus complexe.

43 % des Français déclarent être quotidiennement exposés à des polluants

57 % des moins de 35 ans partagent cette perception. Pourtant, les habitudes néfastes persistent. En effet, 29 % des Français déclarent aérer leur intérieur moins d’une fois par jour. De plus, parmi les moins de 35 ans, 79 % utilisent des bougies parfumées, 59 % des diffuseurs d’huiles essentielles et 75 % des désodorisants en aérosol, autant de produits dangereux pour la santé respiratoire. Fait alarmant : ce sont les personnes souffrant de symptômes ou de maladies respiratoires qui sont les plus nombreuses à y recourir : 81 % pour les bougies parfumées, 71 % pour les huiles essentielles et 83 % pour les aérosols.

Par ailleurs, 43 % des moins de 35 ans atteints d’un symptôme ou d’une maladie respiratoire ne font pas le ménage toutes les semaines dans leur logement. Or, la poussière, les acariens et les poils d’animaux contribuent à déclencher et à aggraver les symptômes respiratoires.

53 % des Français ressentent au moins un symptôme respiratoire

Les jeunes et les habitants des grandes agglomérations semblent plus touchés par les symptômes respiratoires que le reste de la population (nez bouché, fatigue à l’effort, toux régulière, essoufflement, expectorations/crachats). L’essoufflement, même au repos, est particulièrement fréquent chez les 18-24 ans : 20 % d’entre eux déclarent en souffrir, soit 9 points de plus que la moyenne nationale. Par ailleurs, 56 % des Français présentant au moins un symptôme respiratoire vivent dans des villes de plus de 100 000 habitants. De plus, près d’un jeune sur deux (48 %), âgé de 25 à 34 ans, affirme avoir été diagnostiqué ou être sujet à une maladie respiratoire en France.

38 % des 18-24 ans pensent que l’asthme, ce n’est pas « grave » !

L’asthme entraîne encore près de 900 décès et 60 000 hospitalisations chaque année. En France, comme dans les autres pays industrialisés, la prévalence de l’asthme continue d’augmenter. Elle est estimée aujourd’hui à plus de 6,7 % de la population, soit plus de 4 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, pour lesquels l’asthme représente la principale maladie chronique.

D’après l’enquête de la Fondation du souffle, 59 % des Français pensent qu’être essoufflé en marchant quand on est asthmatique est normal… et ce chiffre atteint 70 % chez les plus de 65 ans. C’est faux : en réalité, chez les asthmatiques bien contrôlés, l’essoufflement n’apparaît pas en dehors des crises, qui peuvent se manifester de différentes manières selon les individus (toux, oppression thoracique, respiration sifflante, etc.). Certains préjugés perdurent : près de 29 % des jeunes de moins de 35 ans pensent qu’on ne peut pas pratiquer d’activité physique lorsqu’on est asthmatique. C’est tout l’inverse, la sédentarité contribuant à l’aggravation de nombreuses maladies, y compris respiratoires.

Comment va votre souffle ?

Une enquête menée sur l’ensemble du territoire auprès d’un millier de personnes a permis à la Fondation de tester à grande échelle son Soufflotest. Ce test analyse une vingtaine de critères tels que le sommeil, l’activité physique, le tabagisme, les habitudes de vie et les antécédents familiaux, afin d’établir une cartographie des risques respiratoires en France et de favoriser une prise de conscience individuelle. Un chiffre ressort : 60 % des participants présentent des risques respiratoires modérés à élevés, avec un taux atteignant 70 % chez les moins de 35 ans.

La Fondation du Souffle, reconnue d’Utilité Publique, vous propose de tester votre santé respiratoire. Répondre à ce questionnaire prends 5 minutes.

* La loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie fonde la politique de lutte contre la pollution atmosphérique en France. Son article 1er consigne le droit de « chacun à respirer un air sain qui ne nuise pas à sa santé »