Power slap : ce concours de baffes terrible pour le cerveau
Le Power slap ou slap fighting, longtemps resté underground, attire désormais des millions de spectateurs en ligne. Les compétiteurs, séparés par un podium à hauteur de taille, s’échangent à tour de rôle des gifles puissantes au visage. Le combat se poursuit jusqu’à ce qu’un participant soit mis KO ou que les juges désignent un vainqueur.
Mais quelle est l’impact de ces gifles à répétition ? Pour évaluer le danger que représentent ces combats, une équipe du département de neurochirurgie de l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie) a visionné des vidéos de compétitions de combats et analysé très précisément 333 gifles. Ils ont enregistré les signes visibles de commotions cérébrales – allant d’une diminution de la conscience de l’environnement à une perte totale de réactivité – et analysé la fréquence à laquelle ces événements se produisaient.
Résultat, sur plus de la moitié des séquences visionnées, les scientifiques ont identifié des signes visibles de commotion cérébrale : un tiers ont montré que les participants avaient un regard vide ; dans un quart des séquences, ils mettaient du temps à se relever après avoir été mis au sol par un coup…
« Sur le plan clinique, les commotions cérébrales peuvent se manifester de différentes manières, mais chacune d’entre elles peut entraîner une invalidité à court ou à long terme », insiste le Dr Nitin Agarwal, principal auteur de ce travail. Des études ont également pointé du doigt le risque de maladies neurodégénératives. « En tant que médecin ayant une formation en arts martiaux, je reste préoccupé par la fréquence des signes évidents de commotion cérébrale chez ces combattants. »
« Le pire cauchemar des neurologues »
Dustin Hines est spécialisé dans les neurosciences à l’Université du Nevada. Pour lui, le Power slap est « le pire cauchemar du clinicien spécialisé dans les lésions cérébrales. L’effet des commotions cérébrales est cumulatif. Les tympans percés, les mâchoires cassées, etc. sont également fréquents ». Avant de conclure sur ce type d’activité : « cela me fait perdre un peu foi en l’humanité. »