JO de Paris 2024 : infections invasives à méningocoques, le risque des grands rassemblements

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français vient de signaler une recrudescence de cas de méningite à méningocoques chez les non-vaccinés revenant du pèlerinage à la Mecque, un événement à haut risque pour la propagation des infections invasives à méningocoques (IMM). Le ministère rappelle à cette occasion que la vaccination quadrivalente (ACWY) est obligatoire pour se rendre à la Mecque et doit être effectuée au moins 10 jours avant le départ. D’ailleurs, tous les rassemblements internationaux présentent un risque accru de transmission de maladies infectieuses, que seule la vaccination peut prévenir.

L’alliance d’acteurs dont des spécialistes infectiologues et pédiatres, des patients, etc. MéninGO! souhaite que la même vigilance soit observée pour les Jeux olympiques et paralympiques cet été. Or, le 21 juin dernier, Santé Publique France a souligné les dangers liés aux grands rassemblements, évoquant la rougeole et les maladies à transmission respiratoire parmi les risques infectieux, mais sans citer cette méningite parmi les principales menaces.

Infections potentiellement mortelles ou laissant des séquelles

Pourtant, les infections à méningocoques causent le décès d’une personne sur dix et entraînent des séquelles chez un survivant sur cinq, telles que l’amputation, la surdité, l’épilepsie, des troubles cognitifs… D’où l’importance de la prévention par la vaccination alors qu’en 2023, les infections invasives à méningocoques ont augmenté de 72 % par rapport à 2022, avec une mortalité importante. L’année 2024 suit la même tendance.

Les experts signalent que pour se protéger en France des méningites à méningocoques, la récente extension de la recommandation vaccinale aux sérogroupes ACWY et B par la Haute Autorité de Santé (HAS) aurait dû être l’occasion de lancer une campagne de vaccination avant cet événement mondial. Cela aurait permis de protéger les athlètes et le public, tout en sensibilisant la population à l’importance de cette vaccination. MéninGO ! souligne la nécessité de protéger la santé des athlètes et des spectateurs, qu’ils soient français ou étrangers, face à un risque de propagation de cette maladie évitable.

Les IIM sont dues à des bactéries, les méningocoques

Douze familles de méningocoques (sérogroupes) ont été identifiées, principalement les A, B, C, W et Y. La plupart du temps, une infection à méningocoque reste bénigne, provoquant des infections respiratoires ou ORL telles que l’angine, l’otite ou la sinusite, des panaris ou tournioles… Cependant, dans de rares cas, les bactéries peuvent pénétrer dans le sang et franchir la barrière hémato-méningée pour infecter le liquide céphalo-rachidien, entraînant un œdème et une inflammation des méninges, membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière.

D’autres formes cliniques incluent l’arthrite, la péricardite septique et le purpura fulminans (une combinaison d’un choc septique et d’un purpura). Bien que rares, ces infections sont mortelles dans environ un cas sur dix, malgré la délivrance d’antibiotiques. Les IIM touchent en premier lieu les enfants de moins de 5 ans, ainsi que les 11 – 24 ans.

Pour en savoir plus :

Quelles sont les recommandations vaccinales contre les sérogroupes A, C, W et Z et sur le site d’Infovac France

Quels sont les symptômes d’une infection invasive à méningocoques ?