Désir : quand le couple n’est plus sur la même longueur d’onde
« La dissonance de désir au sein du couple constitue l’un des motifs de consultation les plus fréquents », constate Sébastien Garnero, docteur en psychologie et sexologue. Et ce, « aussi bien au sein de couples hétérosexuels qu’homosexuels. Il est en effet très rare que les deux membres soit en parfaite adéquation ».
« En consultation, je commence généralement par rappeler ce constat, de façon à aider à déculpabiliser », poursuit-il. Et au-delà du sentiment de culpabilité, il observe que cette situation est susceptible d’entraîner de nombreuses autres conséquences :« de la frustration, des tensions, un sentiment de perte de reconnaissance et d’estime de soi. L’on peut aussi se sentir moins désirable, mal-aimé… »
Quelles sont les causes possibles ?
Le premier travail consiste à mettre le doigt sur les causes de cette divergence. Et au-delà des aspects hormonaux, elles sont potentiellement nombreuses et extrêmement diverses ! Et de citer : « différents périodes de la vie du couple comme après la naissance d’un enfant ou lors de l’avancée en âge, un stress professionnel, un problème médical, une conception différente de la sexualité, une addiction à la pornographie, etc. »
Quelles solutions ?
Sébastien Garnero propose différentes approches pour sortir de cette spirale :
– Communiquer : « cela revient à parler des liens amoureux, de ses sentiments, de sa conception de la sexualité… La médiation d’un psychologue et/ou d’un sexologue permet d’aborder ces sujets, peut-être plus facilement qu’en tête à tête » ;
– Savoir recréer des moments de connexion autour de la sexualité. En effet, « certains couples n’arrivent même plus à trouver des moments à deux ! Cela peut commencer par faire une pause et partir en week-end », souligne-t-il ;
– Recourir au massage, dans un environnement apaisant : « avec une progressivité dans les types de massage, entre le corps et les zones érogènes », propose-t-il.
– Explorer désirs et fantasmes : « en parler, enrichir les fantasmes, même si tous ne peuvent ou ne doivent pas être assouvis. Voilà qui permet non seulement de partager mais aussi de nourrir l’imaginaire », complète le psychologue… « Il reste important d’explorer toutes ces facettes, même si l’autre n’a pas forcément les mêmes fantasmes », conclut-il.