Les secrets des champions pour gérer la pression
La gestion de la pression représente une clé majeure de la réussite sportive. Illustration en athlétisme où par exemple, la qualification aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris peut être soumise à des minima. Autrement dit, des performances minimales que les athlètes doivent accomplir, lors de compétitions précédentes : courir telle distance en tel chrono, ou sauter telle ou telle hauteur… « Cela engendre une réelle pression », souligne Esther Brelet, psychologue et préparatrice mentale. Au même titre que d’autres formes de stress, financières notamment, liées à la crainte de perdre des sponsors.
Du positif !
« Le stress et l’anxiété pré-compétitive sont récurrents chez les sportifs de haut-niveau mais aussi parmi les amateurs », observe-t-elle. Cela peut se manifester par un cœur qui s’emballe, des jambes soudainement sans ressort, des mains moites, une sensation de trou noir, etc. Autant de symptômes susceptibles de nuire à la performance. Pour autant, le travail de préparation mentale ne consiste pas à supprimer totalement ce stress, qui peut par ailleurs aider à la concentration, par exemple. « Il s’agit surtout d’apprendre à le gérer et à l’appréhender de façon positive », glisse la psychologue.
Pour cela, les champions s’appuient sur de nombreux leviers, que ce soit les jours précédents la compétition ou surtout juste avant :
La respiration ventrale pour atténuer les symptômes physiques et s’en détacher : « il s’agit de bien respirer par le ventre », souligne-t-elle. En amont du jour J, « ce peut être un précieux atout pour conserver un bon sommeil » ;
Créer un discours interne positif : en somme c’est tout le contraire des pensées envahissantes à bannir type « il faut que j’y arrive », « c’est hyper important », « tel concurrent à l’air hyper en forme » … Miser plutôt sur « je suis prêt », « je me suis entraîné pour ça », « faisons comme si nous étions à un entraînement » ; etc.
S’appliquer une routine le jour J : à travers des gestes que l’on répète pour se mettre en condition ou l’écoute d’une musique qu’on se repasse sur le temps du trajet pour le stade. « Cela permet de rester concentré sur soi et non sur les autres, que l’on ne maîtrise pas». Ou des exercices d’échauffement réalisés toujours dans le même ordre ;
Créer des images mentales positives: « ce peut être effectivement une image, un paysage par exemple, qui inspire ou rassure », enchaîne la psychologue. « Mais aussi le fait retrouver un état d’esprit et des émotions ressentis lors d’une compétition passée sur laquelle on a pris du plaisir, avec la performance au bout. On se remet dans les dispositions mentales de ce moment-là. »
Dans sa bulle
Selon Esther Brelet, « ces aspects se travaillent en séance pour les ancrer et les associer à ce sentiment de confiance et de réussite ». Au même titre que l’entraînement physique, ils doivent ensuite être répétés en amont de la compétition. L’objectif est que le jour J, l’ensemble des rouages de cette préparation se mette en marche de manière quasi-automatique afin de ne pas gaspiller d’énergie de façon inutile.