Diabète de type 2 : l’activité physique pour prévenir et traiter

Diabète de type 2 : l’activité physique pour prévenir et traiter

En France, près de 4 millions de personnes vivent avec un diabète. 92 % d’entre elles souffrent d’un diabète de type 2. Il s’agit d’une hyperglycémie, qui évolue silencieusement, due à une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline, hormone du pancréas qui sert à faire pénétrer le glucose dans les cellules. Pour compenser, le pancréas en produit encore plus mais finit par s’épuiser. L’insuline se trouve alors en quantité insuffisante dans l’organisme et le glucose s’accumule dans le sang. La maladie fait donc le lit de l’athérosclérose, principal facteur de risque des maladies et accidents cardio-vasculaires notamment.

Le facteur de risque majeur de survenue du diabète de type 2 ? Le mode de vie – le tabagisme, une alimentation trop grasse, trop sucrée, la sédentarité et une activité physique insuffisante. C’est d’ailleurs à l’activité physique que la Fédération française des diabétiques a consacré une conférence de presse dans le cadre de la semaine nationale de prévention du diabète qui se tiendra du 1er au 8 juin.

50 % de risque en moins avec une activité physique supervisée

« L’activité physique joue un rôle un important dans la prévention et la prise en charge du diabète de type 2 », souligne d’emblée le Pr Martine Duclos, endocrinologue et médecin du sport au CHU de Clermont-Ferrand. « Chez les sujets prédiabétiques, qui présentent un risque métabolique très élevé de développer un diabète de type 2 et qui ont pu bénéficier d’une activité physique supervisée, l’activité physique permet de diminuer l’incidence du diabète de type 2 de 50 %. Et ce sont les effets de l’activité physique seule. S’il y a en plus une perte de poids, on trouve un effet préventif encore plus important ». Pour ceux qui n’ont bénéficié que de conseils médicaux, sans supervision d’un professionnel, les études montrent toutefois que l’activité physique diminue de 30 % le risque de diabète de type 2.

Sur le plan de la prévention, Martine Duclos insiste également sur l’importance de diminuer le temps passé assis lors des périodes d’éveil. Alors qu’on reste en moyenne 12 heures par jour assis dans les pays développés, « la sédentarité augmente le risque de diabète de type 2 d’un facteur 2 ».

Pas assez d’activité physique chez les personnes diabétiques

L’activité physique constitue aussi un traitement à part entière lorsque le diabète est installé. « L’activité physique régulière chez les sujets qui ont un diabète de type 2 permet de diminuer la mortalité globale de 30 à 40 % en diminuant la mortalité cardio-vasculaire de 25 à 40 % », précise Martine Duclos. Toutefois, chez les personnes qui souffrent d’un diabète de type 2, seulement 12 à 40 % répondent aux recommandations en activité physique.

Ses effets positifs sont pourtant significatifs. Chez une personne diabétique de type 2, l’activité physique va permettre d’améliorer :

la pression artérielle ;
l’équilibre glycémique ;
le risque de complication rénale et oculaire.

Martine Duclos ajoute : « L’activité physique est un traitement non médicamenteux des maladies chroniques incluant le diabète de type 2 mais aussi toutes les maladies chroniques pour lesquelles les patients souffrant d’un diabète de type 2 sont plus à risque », dont les cancers et maladies cardiovasculaires.

Quelles recommandations ?

La spécialiste recommande de diminuer le temps total passé assis mais aussi de se lever au moins une minute toutes les heures et de bouger pendant une à trois minutes par heure. Concernant l’activité physique, 150 à 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine sont recommandées ou 75 à 150 minutes d’activité physique soutenue. Et au moins deux fois par semaine, une séance de renforcement musculaire.

Martine Duclos se veut rassurante : « un tout petit peu d’activité physique, c’est mieux que rien. On commence doucement et on augmente progressivement ». Elle ajoute : « Les médecins, quelle que soit leur spécialité, peuvent prescrire une activité physique adaptée et faire une ordonnance aux patients, en prévention ou en traitement d’un diabète de type 2 ».

Où pratiquer ?

Les maisons sport-santé ont été lancées en 2019 pour les personnes qui ne sauraient pas où pratiquer une activité physique adaptée ou pour les médecins qui ne sauraient pas où adresser leurs patients. « L’accueil se fait avec ou sans ordonnance (…). Les Maisons Sport-Santé peuvent proposer un programme d’activité physique sur place ou orienter vers des structures et des personnels qualifiés à même de proposer une offre de prise en charge adaptée », explique sur son site le ministère de la Santé.

A savoir : disponible sur le site de la Fédération française des diabétiques, le test de Findrisc, validé par la communauté médicale, vous permet d’évaluer en 8 questions votre risque de développer un diabète de type 2 : https://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/le-test