Cancer de la vessie : quel est le premier signe d’alerte ?
Le cancer de la vessie est responsable de 5 000 décès par an en France. Chaque année, il touche entre 13 000 et 20 000 personnes supplémentaires. A l’occasion de la 4e édition du Mois de la vessie, l’Association française d’urologie (AFU) veut sensibiliser le grand public à ce cancer, 2e cancer urologique (après celui de la prostate) et 5e cancer en France mais dont on parle peu. Quatre fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, il est, en moyenne, diagnostiqué autour de 70 ans.
« Trop méconnu du grand public, le cancer de la vessie est un véritable enjeu de santé publique », souligne Benjamin Pradere, urologue et membre du comité de cancérologie de l’AFU. « Il est primordial de faire connaitre au grand public les signaux d’alertes. Le mois du cancer de la vessie a pour objectif premier de faire prendre conscience au grand public de la gravité de ce cancer mais aussi du très bon pronostic s’il est diagnostiqué précocement ».
Seulement 5 % de survie au stade métastatique
Être informé, c’est gagné de grandes chances de survie. En effet détecter tôt (dès les premiers signes), le taux de survie est de 80 % à 5 ans. Rapidement, ce taux tombe à 50 %. Au stade métastatique, le taux de survie n’excède pas 5 %. « Le cancer de la vessie métastatique est l’un des cancers au pronostic le plus sombre et l’un des grands défis de l’urologie des années 2020 », note l’AFU.
Mois de la prévention du cancer de la vessie : top départ 📣
— Association Française d'Urologie – AFU (@AFUrologie) May 1, 2024
Pour la 4e année, l'AFU se mobilise pour sensibiliser et informer sur ce cancer. Mai s'annonce riche en actualités, en projets et en innovations, avec l'ambition de faire progresser la prise en charge des patients. pic.twitter.com/SL16yPBiWD
Sang dans les urines, le premier signe qui doit alerter
Actuellement, il n’existe pas de méthode validée de dépistage systématique des tumeurs de la vessie. Toutefois, un signe doit immédiatement alerter : l’hématurie soit la présence visible de sang dans les urines. Présente dans 80 à 90 % des cas, l’hématurie est le premier symptôme du cancer de la vessie.
« L’AFU redouble d’efforts chaque année pour mieux faire connaître au grand public le cancer de la vessie. L’enjeu : que les patients eux-mêmes n’hésitent pas à consulter en cas de symptômes évocateurs. L’hématurie reste le symptôme phare sur lequel se centre le diagnostic précoce. C’est le premier point qui reste martelé tous les ans », assène le Pr. Yann Neuzillet, chirurgien urologue à l’hôpital Foch, à Paris.
Les cystites à répétition et les troubles de la miction (envie fréquente d’uriner, besoin soudain et irrépressible d’uriner, incontinence) sont également des signes qui doivent pousser à consulter rapidement son médecin.
Quels facteurs de risque ?
Le tabac est le premier facteur de risque de cancer de la vessie. Il serait responsable de 53 % des cancers de la vessie chez les hommes et 39 % chez les femmes. « Aujourd’hui, on considère qu’un fumeur a 5,5 fois plus de risques d’être victime d’un cancer de la vessie qu’un non-fumeur. Et ce d’autant plus qu’il aura commencé à fumer plus jeune, et que sa consommation sera élevée. »
Parmi les autres facteurs de risque identifiés : certains toxiques professionnels utilisés dans la chimie (colorants, teintures…), dans les travaux publics (goudrons), la réparation automobile (fumée de diesel…) ou l’agriculture (arsenic). Certaines maladies comme la bilharziose (maladie parasitaire) et certains traitements peuvent également accroître les risques.