Contre la coqueluche, n’oublions pas la vaccination de rappel
Qu’est-ce que la coqueluche ?
Infection bactérienne respiratoire, la coqueluche se transmet principalement par voie aérienne à travers les gouttelettes expulsées par la toux et les éternuements. « Bordetella Pertussis, la bactérie à l’origine de la majorité des cas de coqueluche s’immisce au niveau des bronches et des poumons », explique le Dr Hervé Haas, chef du service de Pédiatrie/Néonatologie au centre hospitalier Princesse Grace à Monaco. « La maladie entraîne une inflammation qui se traduit par une toux très caractéristique. On parle en effet de toux paroxystique, survenant par salves et pouvant être très pénible, souvent en séries de quintes. »
Des complications potentiellement mortelles chez les plus fragiles
« La coqueluche peut s’avérer pénible, avec une toux persistante qui dure des semaines, voire des mois, d’où le terme toux des 100 jours », précise le Dr Haas. Si pour la population générale, la maladie peut dans certains cas présenter un caractère de dangerosité, « les personnes les plus vulnérables, notamment les nourrissons de moins de 6 mois, sont plus sujettes à des complications graves telles que des quintes asphyxiantes ou des apnées respiratoires lors des épisodes de toux. Idem pour les plus âgés dont le système immunitaire est affaibli. » C’est pourquoi il faut prendre la coqueluche au sérieux. « Dans ces populations, elle représente un risque élevé d’hospitalisation en réanimation et de décès. Il est essentiel de s’en méfier et de prendre les mesures adéquates pour éviter de transmettre la maladie aux plus fragiles, en particulier aux nourrissons. »
Respecter le schéma vaccinal
Fin janvier, en Angleterre et au Pays de Galles, 636 cas suspects de coqueluche ont été enregistrés, contre seulement 29 sur la même période en 2023. Espagne, Belgique, Danemark, Espagne, Serbie… Autant de pays qui connaissent une résurgence de la coqueluche.
Si la France semble pour le moment épargnée, le Dr Hervé Haas constate que la bactérie y circule, en particulier en hiver. Il insiste donc sur la nécessité de sensibiliser à l’importance de la vaccination. « Le schéma vaccinal comprend deux doses à 2 et 4 mois, suivies d’un rappel crucial à 11 mois. Pour protéger les nourrissons dès leur naissance, il est essentiel de vacciner les mères à partir du deuxième trimestre de grossesse. Elles peuvent ainsi transmettre leurs anticorps à leur bébé. La vaccination de l’entourage s’appliquera, en l’absence de la vaccination contre la coqueluche de la femme enceinte. ». Elle sera également nécessaire en cas de naissance moins d’un mois après la vaccination (ex : naissance prématurée).
Toujours penser au rappel
Selon le Dr Hervé Haas, « le rappel vaccinal est crucial dans la mesure où il permet de relancer la production d’anticorps et d’entretenir la mémoire immunitaire, notamment chez les nourrissons. » Précisons que ces rappels sont nécessaires tout au long de la vie, notamment à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans et ensuite à 25 ans. A l’âge de 45 et 65 ans, puis tous les 10 ans, un rappel DTP (diphtérie, tétanos, polio) est recommandé.