E551 : cet additif alimentaire qui favoriserait l’intolérance au gluten
Une nouvelle étude pointe les effets délétères des additifs alimentaires sur la santé. Cette fois, c’est le E551 qui est mis cause, soupçonné de favoriser la survenue de la maladie cœliaque (intolérance au gluten). Le dioxyde de silicium, ou E551, est un additif alimentaire, utilisé comme antiagglomérant. Il sert à empêcher la formation de grumeaux, à préserver la stabilité des aliments. On le retrouve dans de nombreux produits alimentaires courants : les aliments en poudre comme les soupes, les épices, les préparations à base de céréales pour les enfants, les produits chocolatés… Recensés dans près de 2 600 produits dans le monde, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) estime que « l’être humain est ainsi exposé de façon quotidienne et à faible dose au E551 via son alimentation ».
La maladie cœliaque en constante augmentation dans le monde
Les chercheurs de l’Inrae, en collaboration avec l’université McMaster au Canada, ont voulu savoir si cette exposition chronique pouvait altérer la tolérance orale aux protéines alimentaires. Il s’agit d’une capacité qu’on acquiert très tôt dans la vie : le système immunitaire, aidé par le microbiote intestinal, apprend à faire la différence entre un agent pathogène et les aliments. Grâce à elle, il ne déclenche pas de réponse inflammatoire. La tolérance orale aux protéines alimentaires « est mise en place depuis le tout début de la vie, et sa perturbation est la première étape du développement d’une allergie (arachides, lait de vache, poissons, crustacés, œufs…) ou d’une intolérance au gluten, telle que la maladie cœliaque », précise l’institut.
Pour rappel, la maladie cœliaque, potentiellement grave, est une maladie auto-immune qui se caractérise par l’intolérance au gluten, cette protéine présente dans de nombreuses céréales, notamment le blé. Son incidence augmente sans cesse dans le monde ces dernières, selon diverses études. 1 % de la population européenne serait touchée par cette pathologie, mais seulement 10 à 20 % de la population, en France notamment, serait diagnostiquée.
Les additifs alimentaires de plus en plus incriminés
Les chercheurs de l’Inrae et de l’Université McCaster ont observé chez les souris exposées quotidiennement et pendant 3 mois au E551, une réduction de la tolérance aux protéines alimentaires, induisant une inflammation intestinale, signe de l’intolérance au gluten. « L’exposition à cet additif réduit le nombre de cellules immunitaires intestinales produisant des molécules anti-inflammatoires nécessaires au maintien de la tolérance aux aliments. En utilisant un modèle de souris génétiquement proche des malades cœliaques, les chercheurs ont ensuite montré qu’un traitement quotidien au E551 aggrave les signes inflammatoires caractéristiques de cette maladie chronique », poursuit l’Inrae. Les chercheurs en concluent que l’exposition chronique de l’Homme au E551 pourrait contribuer au développement de la maladie cœliaque chez des personnes qui présentent un terrain génétique favorable – on sait que la maladie cœliaque est une maladie multifactorielle comportant, notamment, des gènes de prédisposition.
Les preuves des effets délétères pour la santé des aliments ultra-transformés s’accumulent. Voici quelques jours, une étude française pointait les émulsifiants. Certains de ces additifs alimentaires également très présents dans les aliments ultra-transformés seraient en effet associés à un risque accru de cancers, cancers du sein et cancers de la prostate plus particulièrement. Et en septembre dernier, des chercheurs français montraient que les émulsifiants contribuaient aussi à la survenue de maladies cardio-vasculaires.