L’anxiété financière, pas une simple peur de manquer
L’anxiété financière est souvent renvoyée à la peur de ne pas être en mesure de « joindre les deux bouts ». « Pour beaucoup d’entre nous, le stress ou les soucis d’argent font partie du quotidien, mais ce n’est pas pour autant que nous souffrons d’anxiété financière », lance Maria Hejnar.
Pour expliquer son propos, la psychologue précise qu’il « faut bien comprendre la différence entre la peur et l’anxiété. La peur renvoie à un danger réel. Si quelqu’un entre dans une cage avec un lion, il aura peur, c’est tout à fait naturel. L’anxiété, elle, est une réaction disproportionnée. C’est un état psychologique dans lequel il n’y a pas vraiment de raison d’avoir peur ». En somme, l’anxiété est une réaction beaucoup plus forte. Une anticipation d’un danger futur mais qui ne repose pas sur des éléments réels et qui n’arrivera peut-être jamais.
Ainsi, une personne très à l’aise financièrement peut tout à fait souffrir d’anxiété financière. Elle va se traduire par des difficultés à dormir, une volonté de ne pas dépenser même si elle en a les moyens… Pour Maria Hejnar, l’anxiété financière n’est que la manifestation d’une état anxieux sous-jacent. Un état déjà présent en amont et qui se focalise par la suite sur l’argent.
Comment expliquer l’anxiété financière ?
« Lorsque enfant arrive au monde, c’est une boule d’anxiété dans un monde inconnu », continue la psychologue. « A chaque étape du développement, l’entourage et l’éducation vont faire naître un sentiment de sécurité. Mais des parents anxieux (financièrement ou autre) vont transmettre leur anxiété. En grandissant, l’enfant peut devenir lui-même anxieux, ou au contraire adopter un comportement totalement opposé. Un traumatisme financier – dont on n’a pas forcément conscience – peut aussi être à l’origine de cette anxiété. »
Comment prendre en charge cette anxiété ?
Si le stress financier peut servir de moteur pour avancer, l’anxiété est, elle, souvent un frein. « Elle peut aussi déteindre sur le couple et sur la famille, On reproche à l’autre d’avoir dépenser sans compter…», précise Maria Hejnar pour qui il est important de consulter. Une thérapie cognitivo-comportementale peut être un bon outil pour s’apercevoir que cette réaction est disproportionnée. « Mais ce n’est qu’un début. Il est important de comprendre comment on en est arrivé là. De comprendre par exemple que cette anxiété est celle de l’un de vos parents et non la vôtre ».