Contraception masculine : 6 questions sur la vasectomie
1 – Y a-t-il plus de vasectomies que de stérilisations féminines ?
OUI. 1 940 vasectomies en 2010, contre 30 288 en 2022. En 12 ans, le nombre d’hommes ayant fait le choix de la contraception définitive a été multiplié par 15. « Dans le même temps, le nombre de stérilisations féminines (stérilisation tubaire par ligature des trompes de 2010 à 2022, ou pose d’implants avant 2017) a été divisé par deux entre 2013 et 2022 (de 45 138 stérilisations en 2013 à 20 325 en 2022)», note l’étude EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé ANSM-Cnam), publiée lundi 12 février. Ainsi, pour la première fois en France en 2021 et 2022, le nombre de stérilisations masculines était supérieur aux stérilisations féminines. En 2022, on comptait trois stérilisations masculines pour deux stérilisations féminines.
2 – La vasectomie est-elle une intervention lourde ?
NON. La vasectomie est une intervention de routine qui consiste à inciser chaque bourse pour atteindre les canaux déférents, qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules, et les bloquer. L’intervention est pratiquée en ambulatoire.
Réalisée depuis des années au Canada, une technique mini-invasive se développe en France, la vasectomie sans scalpel mais avec une pince spéciale. Elle ne laisse qu’une seule cicatrice et présenterait moins de complications.
Notez que si l’intervention n’excède pas 10 minutes, le temps de réflexion a été fixé à 4 mois entre le premier rendez-vous avec le médecin urologue et la prise de décision finale. Le temps de changer d’avis ou de confirmer son choix.
3 – La vasectomie est-elle irréversible ?
OUI et NON. La vasectomie est considérée comme une technique irréversible de contraception car même s’il existe une opération chirurgicale permettant d’inverser la vasectomie, la vasovasostomie, celle-ci n’offre pas de garantie de réussite. Pratiquée dans les trois ans qui suivent la vasectomie, le taux de réussite est de 30 à 70 %. Au-delà de trois ans, « la probabilité pour l’homme de féconder naturellement sa compagne chute drastiquement », note l’association française d’urologie (AFU).
4 – Continue-t-on à éjaculer après une vasectomie ?
OUI. La vasectomie n’impacte pas l’éjaculation. L’homme continue à avoir des éjaculations mais celles-ci ne contiennent plus de spermatozoïdes. Les spermatozoïdes ne représentent que 2 à 3 % du sperme, les sensations lors de l’éjaculation restent identiques.
La vasectomie n’affecte pas non plus le désir et l’érection.
5 – La congélation du sperme est-elle obligatoire ?
NON. La congélation des spermatozoïdes doit toujours être proposée avant une vasectomie mais n’est pas obligatoire. En choisissant la conservation du sperme, le patient garde ainsi une possibilité d’avoir un enfant dans le futur, grâce aux techniques de l’aide médicale à la procréation. « Il s’agit d’une pratique différente du don du sperme et qui peut être réalisée dans tout laboratoire agréé pour la conservation du sperme. Ce sperme ne pourra être utilisé que par l’homme ayant réalisé cette conservation », continue l’AFU.
6 – Est-on stérile tout de suite après une vasectomie ?
NON. L’homme n’est pas stérile directement après l’intervention. Une fécondation est possible tant que des spermatozoïdes se trouvent encore dans le liquide spermatique. Ainsi, l’AFU recommande le recours à un contraceptif, durant environ 12 semaines après l’opération. Ensuite, un spermogramme confirmera l’absence de spermatozoïdes vivants dans le sperme.