Cancer : vers une explosion des cas en 2050
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – l’agence spécialisée dans le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé – vient de publier les chiffres de la maladie pour l’année 2022. Des estimations qui mettent en évidence deux tendances :
le fardeau croissant de la maladie (sociétal, financier, hospitalier…) ;
l’impact disproportionnée sur les populations peu ou mal desservies par les dépistages et l’accès aux soins. Car sur les 115 pays étudiés, 61 % ne financent pas les services de lutte contre le cancer, ce qui, pour les populations concernées s’expriment sur le terrain par un manque de moyens et d’infrastructures.
Une personne sur cinq
En 2022, 20 millions de nouveaux cas de cancer et 9,7 millions de décès ont été recensés. « Environ une personne sur cinq développe un cancer au cours de sa vie », estiment le CIRC. « Un homme sur neuf et une femme sur douze en meurent. »
Quels cancers ?
En fait, dix types de cancer représentaient les deux tiers des nouveaux cas et décès dans le monde en 2022. Le cancer du poumon demeure le plus fréquent – et le plus meurtrier – avec 2,5 millions de nouveaux cas (12,4 %). Suivi par le cancer du sein (2,3 millions de cas, 11,6 %), puis le cancer colorectal (1,9 million de cas, 9,6 %), le cancer de la prostate (1,5 million de cas, 7,3 %) et le cancer de l’estomac (970 000 cas, 4,9 %).
Plus de 35 millions de cas en 2050
Mais les estimations du CIRC n’annoncent pas une amélioration des chiffres. Plus de 35 millions de nouveaux cas de cancer sont en effet prédits pour 2050, soit une augmentation de 77 % par rapport à 2022. Une augmentation qui reflète à la fois le vieillissement et la croissance de la population. Mais aussi, et c’est là qu’il est possible d’agir, l’exposition toujours importante de la population aux facteurs de risque évitables que sont le tabac, l’alcool, les pesticideset l’obésité. La pollution atmosphérique restant un facteur clé des risques environnementaux.
L’impact de cette augmentation ne se fera pas sentir de la même manière dans le monde. « Ceux qui disposent du moins de ressources supporteront le poids du fardeau mondial du cancer », déplore le Dr Freddie Bray, chef de la Branche Surveillance du cancer au CIRC. « Malgré les progrès réalisés dans la détection précoce des cancers et dans le traitement et les soins des patients, des disparités significatives existent non seulement entre les régions du monde à revenus élevés et faibles, mais également au sein des pays. Le lieu de résidence d’une personne ne devrait pas déterminer si elle peut vivre. »