Diabète de type 2 : une goutte de sang pour mieux prédire le risque cardiovasculaire
Cette découverte – un marqueur biologique – doit permettre de mieux prédire le risque d’accident cardiovasculaire chez les patients diabétiques de type 2. Comment ? Chez ces personnes, le risque d’être victime d’un accident cardiovasculaire ou vasculaire cérébral, à cause de l’athérosclérose, serait multiplié par deux. Pour rappel, l’athérosclérose est une maladie dans laquelle les dépôts de cholestérol finissent par former, sur la paroi des artères, des plaques d’athérome. Celles-ci peuvent finir, en se détachant, par obstruer le flux sanguin.
Pourtant, difficile de prédire quels patients diabétiques de type 2 développeront la maladie. « En effet, les scores prédictifs à dix ans qui intègrent plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires comme l’âge, le tabagisme ou encore le taux de cholestérol sont peu fiables lorsqu’ils sont appliqués à cette population, y compris en tenant compte de facteurs spécifiques au diabète de type 2 (durée du diabète, hémoglobine glyquée/HbA1c…) », explique l’Inserm, dans un communiqué de presse du 31 janvier.
Les globules blancs à la loupe
Un certain type de globules blancs, les monocytes, sont directement impliqués dans la formation des plaques d’athérome. Selon quel mécanisme ? Ces monocytes deviennent des macrophages, ces grandes cellules capables de détruire les grandes particules (débris de cellules, particules étrangères, agents pathogènes…). Dans le cas présent, les macrophages s’en prennent au mauvais cholestérol et produisent des molécules inflammatoires. « Plus les macrophages s’accumulent, plus ils captent de lipides, plus l’inflammation est importante et plus la plaque d’athérome croît », décrit l’Inserm.
Evaluer le nombre de ces monocytes dans le sang des patients diabétiques de type 2 peut-il permettre de prédire la survenue d’une athérosclérose ? Oui, selon les résultats de l’étude menée par une équipe de l’Inserm, l’Université Paris Cité et du CNRS à l’Institut Necker Enfants malades à Paris, publiés dans le journal Circulation research.
Mise en pratique avec un capteur électronique
Sur une première cohorte de patients, « les chercheurs ont constaté que le taux de monocytes circulants était positivement corrélé à l’importance des plaques d’athérome et donc au risque d’accident cardiovasculaire lié à l’athérosclérose, indépendamment de l’âge et de la durée du diabète ». Sur une deuxième cohorte de patients, ils ont pu identifier des sous-types de monocytes dominants chez les patients à haut risque cardiovasculaire.
A l’aide d’une troisième cohorte, ils ont cette fois quantifié le taux de monocytes chez des patients à risque. En corrélant les taux avec le nombre de cas d’infarctus ou d’AVC survenus dans la cohorte, les scientifiques ont ainsi établi un seuil de monocytes au-delà duquel le patient présentait un risque cinq à sept fois plus élevé d’accident cardiovasculaire.
La prochaine étape sera la mise au point d’un capteur électronique qui permettra, grâce à une seule goutte de sang, d’effectuer le dosage des monocytes et de les classer par sous-types. « L’objectif à terme est d’inclure cette analyse dans les scores pronostics du risque cardiovasculaire déjà existants, pour identifier les patients diabétiques de type 2 les plus à risque et améliorer la prévention », conclut l’Inserm. Un brevet a d’ores et déjà été déposé.